Nickel en septembre 2015

lme_buildingCet été la Chine a été au centre des préoccupations économiques. La crise de l’économie chinoise a été marquée par des krachs boursiers à Shanghai entrainant la chute des bourses mondiales, la dévaluation du yen et finalement la révision à la baisse de la croissance mondiale par le FMI.

Le ralentissement de l’économie Chinoise a provoqué la chute des prix des matières premières, incluant celle du nickel mais également du charbon, du fer, du cuir et du pétrole.

Entre 2011 date à laquelle les matières premières étaient au plus haut, les cours du nickel ont chuté de 26 000 dollars la tonne à 10 000 dollars la tonne aujourd’hui. Par ailleurs, entre septembre 2014 et septembre 2015 ils ont subi une baisse de 50%.

Source : LME

Et depuis le début de l’année, les cours du nickel ont encore dévissé de 35 %. D’abord à 15 000 dollars la tonne au mois de janvier, puis à 14 000 dollars en mai 2015, avant de glisser fin août à 9 000 dollars la tonne, un seuil non atteint depuis mars 2009. Si le nickel chute encore, il pourrait devenir le premier métal industriel à valoir moins que lors de la récession mondiale de 2008-2009.

Depuis début septembre, la tonne vaut à nouveau 10 000 dollars sur le London Metal Exchange (LME). Au sein des métaux industriels, aucun marché n’est aussi ébranlé, pourtant tous ont été mis à mal par le ralentissement de l’économie chinoise. Quant aux stocks mondiaux gérés par le LME, ils ont quasiment doublé depuis janvier. Au mois de juin cet été, ils ont atteint un pic historique à plus de 470 700 tonnes. Au mois de septembre les stocks LME s’élevaient à 448 320 tonnes.

Le nickel est-il rentable à 10 000 dollars la tonne ? Norilsk ­Nickel, le numéro un du secteur, estimait il y a peu que plus de 60 % des producteurs à travers le monde travaillent à perte lorsque la tonne vaut moins de 10 000 dollars.

En Nouvelle Calédonie, l’usine Vale NC, par la voix de son président Antonin Beurrier vient d’annoncer à la presse une perte d’exploitation se situant entre 30 à 35 milliards XPF. « Notre feuille de route, signale-t-il, c’est de nous rapprocher de 13 000 dollars US la tonne en coût de production ». Une réduction des coûts de 20% est programmée. « Avec une production stabilisée, un effort sur les coûts et un soutien des parties prenantes, l’usine du Sud a toutes les conditions pour que le géant brésilien continue de la soutenir pendant les deux ou trois années à venir ».

Une semaine plus tôt des observateurs ont estimé les pertes de l’activité métallurgique des trois usines calédoniennes à plus de 80 milliards XPF. Les chiffres doivent être pris avec précaution dit-on.

Cette chute de prix des matières premières et celle du prix du nickel a été globalement interprétée comme la conséquence de la panne de croissance de l’économie chinoise.

De plus, la demande mondiale de nickel, un ingrédient essentiellement utilisé pour fabriquer l’acier, n’est pas au rendez-vous. David Wilson, analyste chez Citigroup, fait toutefois remarquer qu’en dehors de la Chine, seules quelques petites sociétés minières australiennes ont limité leur activité. En attendant une amélioration des fondamentaux du marché, des analystes jusqu’alors optimistes sur les perspectives ont fait volte-face. C’est le cas des spécialistes de Macquarie qui ont récemment remisés leur estimation d’un déficit de 30 000 tonnes cette année, et envisagent désormais un surplus de 15 000 tonnes.